mercredi 30 novembre 2016

Bibliothèque Vivante

( article un peu spécial car tiré de mon blog de cours )
Comme vous l'avez remarqué, les articles de chacun d'entre nous ont un lien.
La place d'apprentissage et un coup de cœur.
Cette fois, on doit poster un article parlant d'une bibliothèque hors Suisse.
Et vous commencez à me connaître... J'adore jouer avec les consignes.
Certes, je parlerais d'une bibliothèque enfin....d'un genre de bibliothèque...


Les bibliothèques vivantes


Tout commence en 2000 au Danemark après un drame : un garçon est poignardé et ses amis décident de prôner la non-violence grâce à des livres. Vivants.
Le système a plu et depuis lors des dizaines de '' bibliothèques vivantes '' ont vu le jour. Temporaires, souvent présentes lors de festival, elles font pourtant des émules.

Mais avant d'aller plus loin :
Kékécé une bibliothèque vivante ?

C'est d'abord un but : lutter contre les préjugés, favoriser le dialogue et comprendre les différences.

Ensuite ce sont des gens. Le terme livre peut être trompeur, et à juste titre quand il est placé dans la même phrase que bibliothèque. De plus, comme un vrai livre celui-ci a un titre et vous donne des informations et comme dans une vraie bibliothèque, vous pouvez l'emprunter, mais interdiction de le sortir du bâtiment - ou du stand lors d'un festival. Non que le livre soit trop précieux pour que le bibliothécaire le perdre de vue - quoique - juste que le livre est en fait un gens.

'' Bringing people together in one-to-one conversation, to encourage understanding, challange negative stereotypes and reduce prejudice. ''
Site officiel de la Human Library (http://humanlibrary.org/the-history.html)

C'est un homme ou une femme qui vous raconte sa vie, son univers, ses propres histoires personnelles, une personne qu'on aurait jamais approché parce que trop différente de nous ou qui nous aurait fait peur dans d'autres circonstances.
Mais au contraire d'un livre '' basique '' celui-ci on peut le couper, lui poser des questions, lui demander plus d'informations, somme toute : dia-lo-guer !

Livre de la bibliothèque vivante de Targu Mures (Roumanie) en pleine lecture / Capture d'écran de http://voyages.ideoz.fr/targu-mures-bibliotheque-roumanie-insolite/ [consulté le 30.11.2016]
Thèmes abordés par les livres : être réfugié, naturiste, sexuellement abusé, SDF, marginal, autiste, HIV, musulman,..
Des thèmes qui sont toujours forts et impossibles à bien comprendre et à accepter tout seul face à Internet ou un livre ''basique''.

Lieux : festival, conférence, église, école, librairie, bibliothèque, théâtre,...

Le livre : le bibliothécaire va le recruter grâce à un formulaire après avoir décidé d'un thème de lecture. Ensuite il lui donne un titre et lui rédige une courte description avant de le cataloguer dans une base de données informatique pour que les lecteurs puissent le trouver facilement.
Avant le jour J, une formation doit être suivie par les livres où 1es (questions déplacées à un livre parlant de viol par ex.) ou gérer un lecteur violent (p. ex : xénophobe, raciste,...) car n’oublions pas que ce sont des livres compliqués et pleins de préjugés qui se lisent et pas des Martine, le risque d'une situation inattendue n'est pas à prendre à la légère, bien qu'il n'y ait jamais eu d'énorme problème à ce jour.
Le livre peut choisir quelle partie de son histoire il veut raconter mais ne doit pas dépasser une certaine limite (vulgarité, gore,...).

Le lecteur : a la parole ! Il vient consulter les livres pour de multiples raisons : curiosité, envie de perdre un préjugé, etc. Il emprunte le livre qu'il a réservé et discute avec lui avant de le rendre au bibliothécaire. Les enfants, accompagnés de leurs parents, ont aussi le droit d'en emprunter.

Le bibliothécaire : est pareil qu'un homonyme de bibliothèque '' classique '' (vu que ce sont eux-même en fait), il est donc professionnel, s'occupe du catalogue et des emprunts, conseille le lecteur pour le choix du livre et le met à l'aise. Annonce quand l'échange va bientôt se terminer, surveille les conversations.

Pays : plutôt Canada, USA, Europe et Australie, mais on les retrouve un peu partout sur le globe.
Voyez par vous même / capture d'écran de http://humanlibrary.org/human-library-organizers/ [ Consulté le 30.11.2016]

Grandes bibliothèques vivantes : Public library de Toronto, bibliothèque de Lismore (Australie).

Séance de livres autochtones de la bibliothèque vivante du Québec (CAN) / capture d'écran de https://issuu.com/bnustrasbourg/docs/revuebnu-11 [consulté le 29.08.2016]
Info Bonus :
En 2013, le Canada a décidé de créer le '' Human Library Day '', le Jour National de la bibliothèque vivante.
Non, les livres ne sont pas rémunérés et on ne dévoile pas non plus leur nom de famille.
Oui c'est extrêmement difficile de créer une bibliothèque vivante - même temporaire. Il faut beaucoup de temps et cela représente pas mal de travail en amont pour les bibliothécaires.
Certaines bibliothèques '' classiques '' proposent la bibliothèque vivante dans leur enceinte comme faisant partie d'un simple service au public au même titre que l'aide aux devoirs ou des ateliers de création. D'autre leur porte juste un grand soutient.
En 2006, la bibliothèque de Lismore a rendu la bibliothèque vivante mensuelle dans son bâtiment. En effet, tous les premiers vendredi du mois, une séance de lecture a lieu grâce à une forte demande des lecteurs.
Peu d'évaluations officielles ont été faites durant et/ou après les bibliothèques vivantes, de telle sorte que mise à part les notes des bibliothécaires sur le fait que les lecteurs sont très contents du service, on ne sait pas si le but premier et principal - supprimer les stéréotypes - a fonctionné auprès d'eux et surtout si il perdure dans le temps.


Pour finir je vous poserai quelques questions - woah on dirait un vrai texte d'argumentation - que tout connaisseur et/ou travailleur du monde des bibliothèques se pose actuellement :

Est-ce que la bibliothèque vivante est vraiment une bibliothèque à part entière?
Pouvons-nous le faire dans notre propre bibliothèque ?
Serions-nous prêt à l'organiser ?
Si oui, devrait-elle être ponctuelle comme à Toronto ou alors devenir un vrai service comme à Lismore ?

Une petite dernière parce qu'elle est trop géniale / capture d'écran de https://www.umass.edu/newsoffice/article/university-libraries-host-human-library [consulté le 30.11.2016]



Buzz'

Pour ceux qui veulent en apprendre plus

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