Fable d'un autre siècle

Le petrichor me prenait le museau dans le faux-fuyant. Devant moi un dantesque chêne madré flavescent était intact de la pluie, seul un fin aiguail était posé sur ses feuilles, témoin de la drache abattue.
Je levais l’oriflamme martial qui avait l'allure désormais d'un drap omieux. L'unami du sang dans ma bouche me tançait.
Soudain une mistonne décavée aux éphélides naissantes sortit de derrière le rouvre.
Je rengainais mon eustache dans son étui et ouvris la bouche pour faire mon matamore mais je sus que je ne sortirais que des billevesées.
La mignarde nullement effrayée par le cruor sur mon visage, trotte-menu vers moi. De son regard pers, elle lénifia mon esprit comme une embrocation sur une douleur physique.
Je me retrouvais quinaud quand elle se mit à parler d'une voix chanterelle:

- Reîtres, tu te sens erratique et tu crois avoir forligner car de ton sang et de ton armée tu es le seul en vie, mais tu te floues. Tu es un thaumaturge.
- Nous n'étions que de simples gambits ! huchais-je soudain pris d'une soudaine vésanie. Des bœufs crétins sous le merlin!

La gamine resta coi.

- On nous a hâblé. On nous a poussé à la parque. Et pourquoi ? Pourquoi ais-je perdu mes compagnons sous l'hallali hurlé par nos ennemis ? Pourquoi ais-je tué ad nauseam ? Non serviam, plus jamais !

- Cesses d'être aussi lucifuge, objura-t-elle d'une voix trémulée. Ton âme est peut-être comme un oiseau éclamé, la conflagration a été léthifère... mais tu es un démiurge, aujourd'hui. Sois rogue, tu en as le droit.

Je ricanais mais ne dit rien de plus. Le pathos me trouait le cœur et les soutaches me pesaient soudainement lourd sur les épaules. Je n'étais plus que simulacre d'homme parmi la chênaie. Je la laissait être cant et blasphémer son honteux encomium oral.

- Je suis ici pour t'offrir une primeur, soudard. Prend-la si tu le désir, décanilles si tu n'en veux pas. (Elle ouvrit la main et un brimborion hyalin et nitescent apparut.) Je t'offre la vie dont tu as toujours aspiré. Moi-même, je ne sais ce qu'elle sera. Veux-tu devenir Keiser ? tu le seras. Veux-tu devenir pastour ? tu le seras. Tu n'as qu'à prendre cette babiole et ta destinée sera tienne. Saches néanmoins que cette hermétiste est très puissante et que c'est grâce à ce que tu as accomplis aujourd'hui que tu as l'agrément de l'user.

J'eus un moment de contingence. Je connaissais mon desiderata mais j'avais peur que ma pusillanimité l'emporte. Dodelinant vers elle, je sentis peu à peu la géhenne et l'asthénie déserter ma chair, j'avais l'impression d'être dans un thébaïde. Je fermais la main sur l'objet et ressentis une profonde quiétude.
La fille devant moi devint sylphide nimbée. Une vénusté au décolleté pigeonnant vulnéraire, être volition de ma vie gâchée.

- Merci, dis-je dans un dernier souffle sombrant comme d'un épectase.
Le chant ver d'oreille de mes compagnons soufflant sur mes méplats se mélangeait au cri du banshee et leurs battoirs caressant mon exuvie, me berçaient comme un lardon accouardi et m’enjoignaient à les suivre au delà du chêne.

Buzz'

Pour ma Maman ♥

Si vous voulez comprendre